mercredi 17 février 2021

EZECHIEL 45

 

V 1 à 8 : territoire réservé à l’Eternel et au prince

Au temps de la royauté terrestre du Seigneur, il sera procédé à une répartition de la terre d’Israël entre ses tribus totalement différente de celle du passé. Le dernier chapitre du livre d’Ezéchiel traite de ce sujet. Pour l’heure, le guide du prophète précise quel devra être la part réservée aux prêtres, aux Lévites et au prince dans le pays. Plusieurs changements majeurs sont ici révélés à Ezéchiel par son guide :

1.        Une part sainte

En plus de la part réservée à chaque tribu, une portion du pays longue de 12,5 kms et large de 5 kms sera déclarée sainte. Cette portion sainte n’appartiendra à aucune tribu, mais reviendra aux prêtres, fils de Tsadok.  C’est en son milieu que se trouvera le temple. Un espace libre de 25 mètres de large autour de cette zone servira de lieu tampon entre la zone extérieure au temple et le lieu saint. Sous ce lot, une seconde portion de même surface sera réservée cette fois-ci aux Lévites qui y habiteront avec leurs familles. Les Lévites seront ainsi au plus près du temple et n’auront besoin de faire qu’une courte distance pour s’y rendre. Sous cette portion se trouvera enfin celle destinée à la ville, d’une surface moitié moins large. La nouveauté qu’introduit ici la révélation d’Ezéchiel est que le temple ne se situe plus dans la ville. La portion consacrée à la ville est séparée de celle où se situe le temple par celle des Lévites. Autrefois propriété de Juda, Jérusalem (qu’Ezéchiel ne nomme pas) sera tout entière incluse dans la portion consacrée à l’Eternel. Il est notoire ici que, quoique Jérusalem soit la capitale spirituelle du monde, elle n’est pas, aux jours de la royauté terrestre du Christ, le lieu exact de résidence du temple. A cause de l’imperfection qui subsiste, celui-ci gardera ses distances à l’égard de la ville. Ce ne sera que dans la Jérusalem éternelle que Dieu habitera véritablement au milieu des siens. Sa présence sainte ne rencontrant rien qui ne porte la marque de la souillure, le temple n’aura plus de raison d’être. « Jérusalem sera le tabernacle de Dieu parmi les hommes. Il habitera avec eux, ils seront son peuple et Dieu lui-même sera avec eux, il sera leur Dieu : Apocalypse 21,3. »

2.       La part réservée au prince

Aux limites des trois lots empilés l’un sur l’autre, s’étalera de chaque côté la part du prince jusqu’aux frontières du pays. Cette portion dévouée au prince a pour objet de désamorcer une situation qui, dans le passé, a été cause de nombreuses exactions. Les rois d’Israël n’ayant pas d’autres propriétés que celles qu’ils acquéraient, la tentation était grande pour eux de spolier l’un ou l’autre de leurs sujets. L’exemple le plus représentatif de ces abus nous est fourni dans l’Ecriture par Achab, désireux de s’approprier la vigne de son voisin Naboth. Il le fera au prix du mensonge et du meurtre : 1 Rois 21. Propriétaire par décret divin d’une large part du pays, le prince d’Israël sera affranchi de la tentation qui ont conduit plusieurs de ses prédécesseurs à pécher gravement de la sorte devant l’Eternel.

V 9 à 12 : le prince, garant de la justice

Outre les faits d’exactions avérés, les rois du passé, pour asseoir leur pouvoir, pressuraient le peuple de bien des manières. Roboam, au début de son règne, voulut utiliser la manière forte. Il exaspéra le peuple au point que celui-ci se révolta et lui fit, dans sa grande majorité, sécession : 1 Rois 12,14 à 19. Il ne sera plus question, dit le guide d’Ezéchiel, que de telles choses se reproduisent. Les princes futurs d’Israël, au temps de la royauté terrestre du Messie, devront être les garants de la justice. Ils veilleront à ce que les transactions commerciales ne soient pas faussées, mais équitables. Les poids et les mesures qui serviront de normes devront être connues et respectées par tous. Le guide d’Ezéchiel en dresse d’avance le tableau comparatif.

« Les poids dans l’Antiquité étaient fabriqués à partir de métaux ou de pierres semi-précieuses et souvent sculptés en forme de canards, de lions ou de tortues. La loi appelait à une standardisation des poids et des mesures (Lévitique 19,35-36). Cependant, parmi les poids mis au jour grâce aux fouilles, très peu sont identiques, en dépit de leur dénomination similaire. Il est important de prendre conscience que, dans l’Antiquité, les poids ne pouvaient pas avoir la même précision que les poids modernes. C’était dû en partie à la méthode de fabrication mais aussi à la variation des standards suivant les époques et les régions. Aussi devons-nous plutôt considérer qu’il s’agissait d’estimations communément admises. Ceux qui faisaient en toute connaissance de cause usage de poids et de balances fausses étaient la cible de critiques prophétiques car ils cherchaient à tromper à la foi Dieu et leurs semblables (Amos 8,5-6 ; Michée 6,11 ; Malachie 3,8-9).[1] »

V 13 à 17 : contribution pour le prince

Souverain de son royaume, le Seigneur accordera au temps de sa royauté une valeur insigne au prince d’Israël. Sans conteste, il sera à cette époque le dirigeant le plus considéré de la terre. En plus du territoire qui lui sera alloué près du temple et de la ville sainte en Israël, le prince d’Israël jouira de contributions prélevées parmi le peuple sur leurs récoltes et leurs troupeaux. En contrepartie, c’est lui qui aura la charge de présenter à Dieu les holocaustes et les offrandes apportées par les Israélites lors des fêtes cultuelles instituées dans l’année. Comme tout dirigeant, il sera celui qui représente son peuple devant son Dieu. Il sera pour toutes les familles de la terre l’exemple de ce qui doit être fait et rendu à l’égard de l’Eternel, un exemple qui, s’il n’est pas suivi, sera immédiatement sanctionné : Zacharie 14,16 à 19. Tout en lui rendant un honneur remarquable, les ordonnances prescrites en faveur du prince poursuivent un objectif précis. Elles ont pour but d’assurer entre lui et le peuple de Dieu des rapports fraternels et bienveillants tout en prévenant toute source d’oppression ou d’abus de pouvoir. Parce qu’il lui sera beaucoup donné, le prince n’aura pas la tentation prédite par Samuel au sujet des rois d’Israël, de spolier et d’exploiter le peuple qui sera sous son gouvernement :  1 Samuel 8,10 à 18.

V 18 à 25 : les fêtes cultuelles principales

Comme ce fut le cas au temps de l’alliance mosaïque, l’année religieuse des Israélites à l’époque de la royauté terrestre du Christ sera ponctuée par la célébration de fêtes destinées à commémorer les grands actes rédempteurs de Dieu. Trois fêtes sont ici mentionnées :

a.       La fête du premier mois

Le premier jour du mois de l’année sera le jour de la purification du sanctuaire. Ce jour se substituera au dixième du septième mois de l’ancienne alliance, qui était le jour des expiations : Lévitique 16. Le sang d’un jeune taureau sans défaut sera répandu à la vue de tous sur les montants des portes du temple, sur les quatre angles du socle de l’autel et sur les montants des portes du parvis intérieur. Le peuple rassemblé en ce jour se souviendra que seul le sang versé par une victime innocente lui permet l’accès à la présence de Dieu. Le sang versé est le principe fondamental de la justification. La purification du temple différera de celle du tabernacle en ce que certains éléments qui y figuraient ne seront plus là, tel l’autel des parfums.

Le septième jour du mois, le même rituel sera répété. Il ne s’agit plus ici de purifier le sanctuaire, mais de faire l’expiation des péchés commis par inadvertance ou par ignorance parmi le peuple. En dépit de toute la lumière dont bénéficieront les Israélites, le peuple de Dieu restera une formation composite au sein de laquelle le degré de conscience et de connaissance variera selon les individus. La justification, pour être efficace, doit embrasser et recouvrir tous les cas de figures, y compris ceux qui concernent les plus simples. Que le peuple de Dieu n’ait à ce sujet aucune crainte ! Le sang purifie le peuple de ses péchés, mais aussi des imperfections inhérentes à sa nature. Notons ici que la fête du septième jour est une nouveauté de cette ère. Elle n’existait pas au temps de la période mosaïque.

b.       La fête de la Pâque

La fête de la Pâque, souvenir pour les Israélites de la sortie hâtive d’Egypte, durera sept jours durant lesquels on mangera du pain sans levain. Le premier jour de la fête, le prince offrira pour lui et pour le peuple, en sacrifice d’expiation, un taureau. Puis les jours suivants, il offrira chaque jour les mêmes sacrifices. La Pâque reste la grande fête institutionnelle qui traverse toutes les époques. Ordonnée en Egypte, célébrée dans le désert, elle a été remise à l’honneur au temps du roi Josias après des siècles d’oubli : 2 Rois 23,21 à 23. Réalisée pleinement par le sacrifice de Jésus, la Pâque sera le temps où le peuple de Dieu dans son entier célèbrera l’Agneau immolé pour son péché.

c.       La fête du quinzième jour su septième mois

C’est ici la date de l’ancienne fête des tentes : Nombres 29,12. Destinée à rappeler au peuple sa condition de pèlerins, elle s’étalera aussi sur sept jours pendant lesquels seront offerts les mêmes sacrifices que lors de la fête de Pâque.



[1] La Bible avec Notes d’étude archéologiques et historiques : page 1287

vendredi 12 février 2021

EZECHIEL 44

 

V 1 à 3 : la porte et le prince

Conduit par son guide, Ezéchiel est ramené à l’entrée Est du sanctuaire par laquelle il a commencé sa visite. Il fait alors le constat que celle-ci n’est plus ouverte. Le guide du prophète lui explique qu’il en sera désormais ainsi. Parce que la gloire de l’Eternel est entrée par elle, la porte Est ne sera désormais plus accessible aux hommes. Ceux-ci entreront donc dans le sanctuaire par les portes Nord ou Sud. Alors que du temps de Jésus, et pendant plusieurs siècles, la porte Est du parvis du temple d’Hérode était ouverte, les musulmans décidèrent de la murer, sans doute pour faire échec à la prophétie. Les Juifs, en prévision de la venue de la gloire de Dieu par elle, ont appelé cette porte « la porte dorée ». Quelle que soit l’état dans lequel cette entrée se trouve aujourd’hui, les ennemis de l’Eternel se montrent ridicules. Le temple et son sanctuaire seront rebâtis et la porte Est verra la gloire de Dieu passer par elle pour y résider.

Depuis l’aube de l’histoire d’Israël, la raison première des différentes habitations qui ont été dressées pour Dieu était de lui permettre d’habiter au milieu de son peuple. Ici encore, tel est le but du temple. Il est le lieu du rayonnement de la gloire de Dieu sur le monde, au milieu du peuple qu’il a choisi. Malgré cette proximité voulue de Dieu, il y aura toujours entre lui et ses créatures qu’il aime une distance infranchissable. Dieu est un Dieu qui se plaît à avoir communion avec nous. Mais ce Dieu qui nous chérit avec tendresse n’est pas comme nous. C’est un Dieu trois fois saint devant lequel les chérubins les plus glorieux se voilent la face : Esaïe 6,2. Ce caractère distinct de Dieu est ici mis en exergue par l’interdit qu’Ezéchiel vient de découvrir. L’entrée Est du sanctuaire a vu les pas de Dieu la franchir pour venir habiter le temple. Désormais, celle-ci n’est plus un lieu commun. Elle est comme une terre sainte que les pas des hommes ne peuvent plus fouler sous peine de la profaner. La porte scellée de l’entrée Est en sera pour tous les visiteurs du temple le rappel signifiant.

Si le commun des mortels ne pouvait passer par la porte, une clause particulière fut énoncée au sujet du prince du pays, le gouverneur civil de Jérusalem. Lui seul avait le droit de se tenir devant la porte, dans le vestibule intérieur, pour manger devant son Dieu. Le prince de Jérusalem jouira de ce privilège en raison de son statut. Par l’exception dont il est l’objet, l’Eternel soulignera aux yeux de tous les peuples que nul n’est égal à lui parmi les dirigeants des nations. Le prince d’Israël est le serviteur de Dieu et tous les rois sont appelés quelque part à lui prêter allégeance. Car, jour et nuit, il se tient dans la présence de son Dieu et jouit avec lui d’une proximité qui n’est donnée à personne d’autre.

V 4 à 9 : accès interdit aux étrangers

Aussi important soit le service des prêtres dans le temple, celui-ci ne leur appartient pas. C’est en pur don de sa grâce que Dieu a accordé aux fils d’Aaron de le servir dans le lieu de sa présence. Aucun étranger n’y avait droit : Nombres 18,7. Conduit du côté de la porte nord du sanctuaire, Ezéchiel est pressé par son guide d’observer attentivement l’entrée du temple et toutes les issues du sanctuaire. Puis, parce qu’il est prophète, son guide le charge d’un message destiné aux prêtres. Les issues du sanctuaire, comme la porte du temple, jouent un rôle capital dans le culte qui est rendu à l’Eternel. Dans toute maison, une porte ouverte est une permission donnée aux visiteurs de partager l’intimité de ses occupants. Or, tout pèlerin qui s’approche du temple doit le savoir. Entrer dans le sanctuaire, c’est entrer dans la maison de Dieu, une maison dans laquelle seule la sainteté convient : Psaume 93,5. Les prêtres chargés du service du temple, comme les Lévites, se doivent donc d’être vigilants. Des conditions précises sont à remplir pour s’approcher de Dieu. Car là où Dieu se trouve, là se trouve aussi sa gloire, une gloire face à laquelle on ne peut, comme Ezéchiel, que tomber en adoration.

Une des raisons pour laquelle, dans le passé, la gloire de Dieu dut quitter le temple, vient de la légèreté avec laquelle les prêtres ont agi à l’intérieur du temple. Chargé d’être les gardiens de son entrée, ils ont laissé de nombreuses personnes non autorisées, des étrangers incirconcis, pénétrer en son sein. Il n’est plus question qu’à l’avenir de telles profanations se commettent. Seuls des personnes circoncises de cœur et de corps pourront s’approcher de Dieu et entrer dans le sanctuaire. Notons ici la précision de l’ordre des termes qui détermine la qualité des pèlerins admis dans le sanctuaire. La nécessité de la circoncision du cœur précède celle du corps. Paul en a, dans sa lettre aux romains, bien expliqué la cause. « Le Juif, ce n’est pas celui qui en a les dehors ; et la circoncision, ce n’est pas celle qui est visible dans la chair. Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu : Romains 2,28-29. » La circoncision du corps est une opération faite par la main de l’homme. Celle du cœur est l’œuvre unique de l’Esprit. Elle consiste dans le dépouillement de la chair, l’homme ancien qui est inimitié contre Dieu : Colossiens 2,11. Une fois de plus, le culte nouveau rendu dans le temple final n’est pas la réplique exacte du culte ancien pratiqué avant la venue de Jésus. Il tient compte, pour s’approcher de Dieu, de la nécessité de la régénération. Celle-ci, dit Ezéchiel, s’impose en premier aux prêtres, chargés du service du temple. Il est inconcevable que, dans le lieu de la gloire de Dieu, quelqu’un de non-sanctifié puisse offrir à Dieu un culte qui l’honore. « Que tes sacrificateurs, Eternel Dieu, soient revêtus de salut, et que tes bien-aimés jouissent du bonheur ! : 2 Chroniques 6,41. »

V 10 à 14 : prescriptions données aux Lévites

Les Lévites occupent une place à part parmi les tribus d’Israël. Choisis par Dieu pour faire le service du temple, ils remplacent les premiers-nés parmi les enfants de toutes les tribus d’Israël qui appartiennent de droit légitime à Dieu : Nombres 3,12. Mis à part pour Dieu au temps de l’Alliance ancienne, ils le seront toujours au jour du règne glorieux de Christ sur terre. Tous les Lévites cependant ne jouiront pas des mêmes privilèges et de la même proximité de Dieu à cette époque. Dieu se souviendra, au jour du règne glorieux de son oint, qui parmi les fils de Lévi, lui a été fidèle et qui ne l’a pas été. Les Lévites infidèles ne seront pas destitués de leurs fonctions. Mais le Seigneur agira justement envers eux. Au lieu d’exercer les fonctions les plus prestigieuses dans le temple, ils seront relégués aux tâches subalternes. Les familles de Lévites jadis infidèles n’auront ainsi plus le droit de s’approcher des offrandes saintes ou très saintes. Ils devront se résoudre à ne s’occuper que des aspects matériels du service : la garde des entrées du sanctuaire et du temple, l’égorgement des sacrifices ou toute autre tâche pratique liée au service dans l’enceinte sacrée.

Il se peut que, dans un temps d’apostasie générale, un serviteur de Dieu se pose la question de savoir à quoi cela lui sert d’être fidèle. Découragé par les épreuves qu’il traverse, Asaph le chantre, voyant à côté de lui les méchants prospérer, se disait : « C’est donc en vain que j’ai purifié mon cœur, et que j’ai lavé mes mains dans l’innocence : Psaume 73,13. » Ce qui se produit ici avec les Lévites apporte la réponse au soupir désabusé du chantre. Non ! Ce n’est jamais en vain qu’un serviteur de Dieu reste fidèle à son Dieu et à l’appel qu’il a reçu. Au jour de la venue en gloire du royaume, il jouira d’une proximité avec son Dieu que ceux qui ont défailli ne connaîtront pas. Aux eunuques qui lui sont fidèles, Dieu promet : Je leur donnerai dans mon temple et à l’intérieur de mes murailles une place et un nom qui vaudront mieux, pour eux, que des fils et des filles. En effet, je leur donnerai un nom éternel qui ne disparaîtra jamais : Esaïe 56,5. » Le temps défavorable dans lequel Dieu nous appelle à servir n’est pas celui où la vraie valeur des choses est montrée. C’est un temps de test dans lequel Dieu jauge la profondeur de notre attachement à sa personne. Le temps de la gloire est le temps de la révélation. C’est aussi le temps de la rétribution, époque au cours de laquelle chacun recevra de la part de son Dieu ce qui lui est dû : Apocalypse 22,12. Que, dans sa grâce, Dieu nous aide à saisir, dans le temps de sa patience, toutes les opportunités qui s’offrent à nous pour nous sanctifier : Apocalypse 22,11.

V 15 à 31 : les fils de Tsadok

Après celles qui concernent les autres Lévites, Ezéchiel reçoit de la part du guide qui l’accompagne les directives qui touchent aux descendants de Tsadok qui, seuls, exerceront la prêtrise dans le temple devant l’Eternel. De toutes les familles issues de Lévi, les fils de Tasdok jouiront au temps de la royauté terrestre du Christ d’un privilège sans pareille. Alors que les autres Lévites seront tenus de rester dans le parvis du temple, eux seuls s’approcheront de Dieu pour lui offrir la meilleur part des sacrifices qui lui sont offerts par le peuple. Les fils de Tsadok, par les prérogatives particulières dont ils bénéficieront, seront la démonstration vivante que la fidélité à Dieu finit toujours par être valorisée et récompensée. Mis à part pour le service du temple, les fils de Tsadok devaient se tenir à des règles précises dans l’exercice de leur fonction :

a. Habillement : v 17 à 19

C’est vêtu d’habits de lin qu’ils devaient exercer la prêtrise. Les fils de Tsadok ne devaient porter ni habit de laine, matière propice à provoquer la sueur, ni ceinture pour la même raison. Partout, le lin est un textile apprécié pour sa souplesse et sa légèreté. Grâce à la propriété thermorégulatrice de sa fibre, le lin garde celui qui le porte au frais l’été et au chaud l’hiver. Fibre naturelle, il possède des vertus hypoallergiques et n’irrite pas la peau. C’est le tissu le plus approprié pour mettre à l’aise le prêtre de Dieu dans ses gestes, et le plus durable. Outre ses qualités intrinsèques, le lin est aussi porteur d’un symbole. Le fin lin, dit l’apôtre Jean, ce sont les œuvres justes des saints : Apocalypse 19,8. Seuls à en être revêtus, les fils de Tsadok sont l’unique famille, parmi les Lévites, digne d’être rangée dans cette catégorie.

Parce que les habits de lin seront ceux utilisés pour le service de Dieu dans le temple, les prêtres devront les ôter lorsqu’ils seront au contact du peuple. Les habits du service seront déposés dans les salles prévues à cet effet dans le lieu saint. Les prêtres les quitteront pour revêtir des habits communs et aller, dans le parvis extérieur, au-devant de leurs semblables. L’ordonnance imposée ici aux prêtres nous rappelle que le serviteur de Dieu a une double identité. D’une part, il est un citoyen du royaume au même titre que les autres. D’autre part, il est un homme qui, à cause de la fonction sacrée qu’il exerce, s’en sépare. Le serviteur de Dieu, dans l’exercice de ses fonctions, porte sur lui la marque du lieu où il se tient. Qui l’entend, le côtoie lorsqu’il sort de la présence de Dieu, ressent le caractère prégnant de la sainteté qui résulte de ce contact. C’est pourquoi le prêtre de Dieu ne peut se tenir devant lui avec les mêmes vêtements que ceux qu’il porte dans la vie courante, et vice-versa. La porte du temple est une frontière mortelle pour qui n’est pas revêtu de la bonne manière. Il n’y a par contre rien de préjudiciable pour un serviteur de Dieu à côtoyer ses semblables. Il n’a pas, à cause de sa fonction, à marquer sa différence avec eux d’aucune manière. Il est l’un d’entre eux et ne doit son statut qu’à la grâce de Dieu.

b.       Aspect et comportement : v 20 et 21

Alors que les naziréens du passé ne devaient pas se couper les cheveux : Nombres 6,5, le prêtre du nouveau temple ne devra ni se raser complètement la tête, ni laisser pousser sa chevelure. L’objet de la recommandation vise les convenances. « La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas, dira Paul aux Corinthiens, que c’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux ? : 1 Corinthiens 11,14. » Le prêtre de Dieu doit une être une personne attentive à son aspect et son comportement dans tous les domaines. Il ne doit faire preuve d’aucune excentricité qui attirerait les regards sur lui et veiller à agir en toutes choses avec sobriété. C’est pourquoi aussi l’Eternel lui impose de s’abstenir, du temps de son service, de toute boisson alcoolisée.

c.       Mariage : v 22

Serviteur de l’Eternel à plein temps, le prêtre devait se plier à certains critères pour le choix de celle qui deviendrait son épouse. Celle-ci ne pouvait, avant de devenir sa femme, avoir été l’épouse d’un autre. Le prêtre de Dieu pouvait épouser la veuve d’un autre prêtre, mais c’était là la seule exception à la règle. Les restrictions imposées au prêtre au sujet du choix de son épouse témoignent de l’importance que Dieu donne à la sainteté de sa vie. Le prêtre doit être porteur de l’image de l’homme idéal en qui il ne se trouve rien qui soit sujet à critiques. Or, rien n’est plus sensible à ce sujet que le couple que forme le serviteur de Dieu avec sa femme. Moïse lui-même en fera les frais, lui qui n’avait pas épousé une israélite, mais une cushite : Nombres 12,1.

d.       Ministère : v 23 et 24

Outre le service de Dieu dans le temple, les prêtres exerceront un ministère en direction du peuple qui comprend trois volets. Le premier a trait à l’enseignement. Les prêtres seront chargés d’instruire le peuple dans les voies de Dieu. Ils devront veiller à ce que le peuple de Dieu soit équipé dans sa connaissance de Dieu pour discerner ce qui est compatible avec la sainteté de ce qui ne l’est pas, ce que les sacrificateurs du passé n’avaient pas faits : Ezéchiel 22,26. La mission des prêtres dans ce domaine reprendra celle donnée par l’Eternel aux fils d’Aaron : Lévitique 10,10. Le second volet du ministère des prêtres touche à la justice. Les prêtres seront les juges des affaires courantes dans le pays. Instruits par la loi, ils auront la charge d’en appliquer la règle de manière à ce que l’ordre et le droit soient respectés dans le pays. Enfin, les prêtres veilleront à ce que les fêtes en l’honneur de l’Eternel, y compris le sabbat, soient célébrées et respectées comme il se doit par la nation. Le rôle majeur des prêtres sera d’être des gardiens : du temple, du respect de la loi, de l’ordre, de l’application de la justice, de la gloire rendue à Dieu par le peuple.

e.       Périodes de deuil : v 25 à 27

Comme tous les autres habitants du pays, le prêtre est un être social qui vit en connexion avec ceux qui lui sont proches. Ce qui touche son entourage l’affecte. Cependant, parce qu’il est au service de Dieu dans une proximité qu’aucun autre ne connait, il se doit de se préserver lui-même de certaines choses. La sainteté de sa fonction exige de sa part une distance vis-à-vis de tout ce qui pourrait le souiller, en particulier ce qui a trait à la mort. Aussi, l’Eternel veille-t-il ici, comme il l’a fait à l’égard de ceux de l’Ancienne Alliance : Lévitique 21,1 à 3, à règlementer la conduite des prêtres du nouveau temple en cas de deuil d’un proche ou d’une connaissance. La participation d’un prêtre à des funérailles ne pourra qu’être exceptionnelle. Elle ne concernera que le décès de ses êtres les plus proches : père, mère, fils, fille, frère ou sœur dans la mesure où ces derniers n’étaient pas mariés. Suite aux obsèques, le prêtre se purifiera et attendra sept jours avant de reprendre sa place dans le service du temple. Il le débutera en veillant à offrir un sacrifice d’expiation pour lui-même, de manière à ce que le sang versé couvre son impureté.

Par ces mesures qui touchent à tous les domaines de son existence, Ezéchiel souligne à quel point la vie du prêtre, serviteur de Dieu, est toute entière conditionnée par le service qui est le sien. Le prêtre ne s’appartient pas. Il ne vit pas son existence pour lui-même, mais pour qu’elle soit un outil pour le culte de son Dieu. Il est l’exemple de ce que doit être dans la Nouvelle Alliance la vie d’un chrétien, même si les applications pratiques sont différentes. L’enfant de Dieu, dit Paul, ne doit pas se conformer à la pensée du monde. Il doit être renouvelé dans son intelligence. Sa pensée est désormais conditionnée par le statut nouveau qui est le sien. Son comportement découle de la position spirituelle nouvelle qui est la sienne. Ses actes, ses gestes ne servent plus ses désirs et ses appétits naturels. Ils expriment le culte qu’il désire rendre par tous les membres de son corps à Dieu : cf Romains 12,1 à 2.

f.        L’héritage des prêtres : v 28 à 31

Comme il en fut pour les Lévites et la maison d’Aaron autrefois, les prêtres du nouveau temple n’auront pas d’héritage terrestre dans le pays : cf Nombres 18,20 ; Deutéronome 10,9 ; 18,2 ; Josué 13,33. Leur seul bien sera de jouir de quelque chose que personne d’autre ne connaîtra dans la même mesure qu’eux en Israël : la proximité avec Dieu. Alors que la part des autres membres du peuple de Dieu sera faite de terres et de propriétés dans le pays, celle des prêtres consistera exclusivement en possessions spirituelles. Pour autant, les prêtres n’auront pas à s’inquiéter au sujet de leur subsistance matérielle. Elle leur sera assurée par les portions qu’ils prélèveront pour eux de toutes les offrandes et sacrifices apportés à l’Eternel par le peuple, ajoutées aux prémices de toutes les récoltes du pays. Le cœur du peuple de Dieu tourné vers Dieu, ses serviteurs ne manqueront de rien.

Une des mesures qui permet d’évaluer la piété du peuple de Dieu tient dans la fidélité avec laquelle celui-ci apporte à Dieu ses offrandes. La passion, le zèle, la reconnaissance à Dieu étiolés, les dîmes n’entrent plus dans le temple. Les serviteurs de Dieu ne recevant plus leur nourriture, le service de Dieu en pâtit : cf Malachie 3,10. Si, dans le passé, des Lévites durent abandonner leurs fonctions pour de telles raisons, une telle situation ne se reproduira plus sous le règne terrestre du Christ. Si les choses ont besoin d’être réglementées, le principe qui donne vie au royaume est et reste l’amour. Là où l’amour brûle, tout est fait avec joie, plaisir, désir. Il n’y a ni douleur, ni sacrifice : tout est don, offrande, générosité. Là où l’amour se refroidit, tout devient lourd et pénible. Les exigences de Dieu ne sont plus vues comme des aides à la libéralité, mais deviennent des fardeaux et des contraintes. Que nos cœurs restent embrasés par l’amour de notre Dieu ! C’est là la condition première de la joie et de la bonne marche des affaires du royaume de Dieu !

lundi 1 février 2021

EZECHIEL 43

 

V 1 à 12 : la gloire de l’Eternel dans le temple

Nous ne savons pas quels furent les sentiments d’Ezéchiel après que son guide lui ait fait visiter le temple, ses parvis, et l’extraordinaire esplanade qui l’entourait. Au temps où Jésus était sur terre, la simple vue des pierres énormes du temple construit par Hérode avait suffi pour susciter l’admiration de ses disciples : Matthieu 24,1. Aussi impressionnant et magnifique soit un édifice, il n’est rien si celui pour qui il a été conçu le délaisse. Au temps de Jérémie et d’Ezéchiel, les Israélites s’étaient accrochés à l’idée que, à cause du temple, il était impossible que Dieu déserte la nation : Jérémie 7,4. Mais l’Eternel, à cause de l’idolâtrie pratiqué dans le pays et jusque dans les murs de sa maison, avait fui le lieu : Ezéchiel 11,22. Jusqu’à ce que la vision reçue ici par Ezéchiel se réalise, la gloire de Dieu n’y était plus revenue. Le temple avait été rebâti au temps d’Aggée le prophète, puis agrandi au temps d’Hérode. Mais à aucun moment, la gloire de l’Eternel n’était réapparue. 70 ans après Jésus-Christ, le temple était détruit inaugurant une longue période pendant laquelle les Israélites n’auraient plus ni roi, ni chef, ni sacrifice, ni temple : Osée 3,4. Revenus dans leurs terres, les Israélites sont toujours à ce jour sans temple. Mais la parenthèse est proche de se refermer.

Nous pouvons imaginer la joie que procura pour Ezéchiel la vision qu’il relate dans ce chapitre. Après s’être fait pendant des décennies le porte-parole de la situation affligeante d’Israël, cause du départ de la gloire de Dieu du temple, le prophète la voit revenir et entrer dans la maison de Dieu par la porte Est, celle par laquelle il a commencé sa visite. Le retour de la gloire de Dieu au milieu de son peuple témoigne une fois de plus que, dans l’histoire, le péché, aussi tragique soit-il, n’a pas le dernier mot. Notre Dieu est l’Alpha et l’Oméga de l’histoire. C’est lui qui l’ouvre et lui qui la ferme. Et si tristes soient les temps intermédiaires, ils ne sont pas éternels. La victoire de Dieu sur les forces du mal est assurée, certaine. Quelle que soit la puissance de l’adversité rencontrée, elle constitue pour le peuple de Dieu affligé une source inaltérable d’espérance.

La vision que reçoit Ezéchiel de la gloire de Dieu n’est pas nouvelle. Elle est trait pour trait identique à celle qu’il a reçue au début de son ministère, près des rives du fleuve Kébar. La voix de Dieu, au moment de son apparition, couvre tous les autres sons, un effet semblable au bruit que font de grandes chutes d’eau lorsqu’on se tient à leur proximité. Transporté dans le parvis intérieur, Ezéchiel voit la gloire de Dieu remplir le temple. Cette visibilité de la gloire de Dieu dans le temple rebâti mettra fin dans les nations à tout doute et toute spéculation. Les anciens athées comme les idolâtres de tout poil devront se rendre à l’évidence. Un seul Dieu existe : c’est le Dieu d’Israël, le Dieu de l’Ecriture. Ce Dieu nous a donné un seul Sauveur, Jésus-Christ, son Fils unique et éternel. Ce témoignage sera si patent qu’il sera la raison première du pèlerinage des peuples et de leurs rois chaque année vers Jérusalem.

La présence de la gloire de Dieu dans le temple signera la fin de toute idolâtrie en Israël. Parce que Dieu ne partage pas sa gloire avec un autre, ni son honneur avec des idoles : Esaïe 42,8, les anciennes manières d’agir des rois d’Israël disparaîtront à jamais. Comme toutes les nations, Israël sera dirigé par un prince à sa tête : Ezéchiel 44,3 ; 45,7.16-17.22 ; 46. Mais il n’y aura plus d’infidélité en lui, seule une dévotion passionnée pour son Dieu, exemplaire pour tous les autres souverains du monde. Comme souligné en introduction de cette partie du livre, la révélation que reçoit ici Ezéchiel ne lui est pas donnée qu’en vue de dévoiler ce qui se produira dans l’avenir. Elle est un message destiné à faire rougir ses contemporains pour leurs fautes et leurs méfaits devant Dieu. Elle a pour but de leur montrer ce dont leur péché les prive, la finalité qui était celle visée par Dieu pour Israël quant à son élection. La perdition des âmes est douleur à cause du péché. Mais elle est remords essentiellement par la prise de conscience de ce dont elles sont dessaisies en voyant la félicité des élus : Luc 16,23. L’incroyable grandeur du temple, sa beauté majestueuse magnifiée par la présence visible de Dieu poursuivent aussi ce but. Elles sont comme un aiguillon qui a pour objet de raviver la honte liée au péché des contemporains d’Ezéchiel, et d’en souligner le caractère tragique. Que les Israélites retiennent la leçon, mais, qu’en même temps, ils ne désespèrent pas ! Si Dieu leur a révélé les plans, les formes, les dimensions du futur temple, c’est qu’il y a un espoir pour eux dans l’avenir. Le Dieu saint qui abhorre le péché est un Dieu de grâce. Ses projets pour son peuple ne sont pas faits de malheur, mais d’espérance : Jérémie 29,11. Que sa grâce reste pour nous chaque jour la source de notre salut !

V 13 à 27 : l’autel des sacrifices et les offrandes

Pour conclure la visite et la description du sanctuaire de l’Eternel, Ezéchiel s’arrête sur l’élément qui, par son aspect imposant, ne devait pas manquer de frapper le regard de tous ceux qui y entraient : l’autel des sacrifices. Elevé à plus de 5 mètres du sol, la hauteur de l’autel était telle qu’elle dépassait celle du mur extérieur. De loin, alors que les pèlerins n’étaient pas encore passés par les portes du sanctuaire, il leur était possible de le voir. L’autel est le mémorial de la croix sur laquelle Jésus a été élevé. C’est de cette position, peu avantageuse pour lui, que Jésus a dit qu’il attirerait tous les hommes à lui : Jean 3,14-16 ; 12,32. La hauteur extraordinaire de l’autel, auquel le sacrificateur ne pouvait avoir accès pour offrir des sacrifices qu’en montant un escalier, répondait au même but que la croix dressée au mont Golgotha. Du haut de la croix, Dieu, par Son Fils, invite tous les hommes à s’approcher de lui sur la base du sang versé pour être purifié de leurs péchés et entrer en communion avec lui. C’est le sens qu’aura l’autel, visible par tous de loin, dans le nouveau temple.

Outre la hauteur, l’emplacement où se trouve l’autel, au centre même du sanctuaire, accentue la primauté qu’a celui-ci dans le culte que les pèlerins sont invités à rendre à Dieu au temple. Alors qu’il prêchait l’Evangile, l’apôtre Paul a rappelé aux Corinthiens qu’il ne voulait avoir parmi eux d’autre message que celui de Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié : 1 Corinthiens 2,2. Dans la théologie de Paul, le sacrifice de Jésus occupe la même place que l’autel dans le sanctuaire érigé au temps de la royauté terrestre du Christ : le centre. Toute théologie qui ne respecte pas la centralité de la croix est illégitime et contraire à la volonté de Dieu. Elle est comparable, en termes d’usurpation, à la façon d’agir du voleur qui, au lieu d’entrer dans la bergerie par la porte, s’y introduit par la fenêtre : Jean 10,9-10.

La mise en fonction de l’autel répondra à un protocole précis, révélé par le guide d’Ezéchiel. Seuls les sacrificateurs agréés par Dieu, les fils de Tsadok, officieront.  Le premier sacrifice offert sera celui d’un taureau en signe d’expiation. Son sang sera répandu sur les 4 cornes de l’autel, puis sur les 4 angles du socle et sur le rebord qui l’entoure. Après que le sang aura été versé, le taureau sera brûlé à l’extérieur du sanctuaire, dans un endroit réservé à cet office. Le second jour, un bouc sera offert en sacrifice d’expiation selon le même schéma que le premier jour. Puis, on prendra un jeune taureau et un bélier sans défaut pour les offrir, avec du sel, en holocauste à Dieu. Les 7 jours suivants, le sacrificateur offrira chaque jour un bouc en sacrifice d’expiation, puis de nouveau un jeune taureau et un bélier sans défaut. L’expiation pour le péché faite, l’autel pourra recevoir par la suite les holocaustes et les sacrifices de communion offerts par le peuple.

Comme il en est pour toutes les autres modifications du culte lévitique, celui pratiqué dans le nouveau temple intègre à la fois judaïsme et christianisme. Les rites conservés ne contredisent pas, mais servent de support au message évangélique. Ainsi le sacrifice d’expiation n’est pas renouvelé. Il est accompli une fois pour toutes. Il rappelle l’efficacité de celui de Jésus : Hébreux 9,12, et souligne que, pour se faire, notre Seigneur souffrit hors de la porte de la ville : Hébreux 13,12. L’expiation faite, ce n’est plus en vue du péché que les fidèles apportent des sacrifices, mais pour témoigner de leur consécration et de leur reconnaissance à Dieu.  Le foyer de l’autel, un carré de 6 mètres de côté, permettait d’en recevoir une grande quantité en même temps. Le type de sacrifices offerts rejoint ceux que l’Evangile nous invite aussi à apporter à Dieu. Le sacrifice offert par Christ est unique, mais les nôtres sont multiples, variés et renouvelables à l’infini. « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable : Romains 12,1. » « Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d’iniquité ; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice : Romains 6,13. » « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom : Hébreux 13,15. » « Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ : 1 Pierre 2,5. » Que nous puissions réjouir le cœur de Dieu par l’offrande de nos vies et de tous nos biens sur son autel.