vendredi 29 janvier 2021

EZECHIEL 42

 

V 1 à 14 : visite des dépendances

Après le temple, le guide d’Ezéchiel poursuit sa visite par les dépendances qui jouxtent le temple. Echelonnées sur trois étages de largeur différente, réparties en cellules, les salles qui composent les dépendances servent de « réfectoire » pour les prêtres. C’est là qu’ils mangent la part des offrandes très saintes qui leur revient parmi tout ce qui est apporté par les croyants dans le temple. Tout le temps de leur service, les prêtres sont habillés d’une manière adéquate à leur fonction. Ce n’est que lorsqu’ils quittent le lieu saint pour s’approcher du peuple qu’ils se dépouillent de leurs vêtements sacerdotaux pour en revêtir d’autres. Ils laissent alors leurs vêtements de service dans les dépendances conçues à cet effet.

Deux faits notoires sont à relever au sujet des prêtres. Le premier est qu’Ezéchiel désigne nommément qui, parmi les Lévites, occupera au temps de la royauté de Christ sur terre la fonction de prêtres. Ce sont, dit-il, les descendants de Tsadok : Ezéchiel 40,46. Ce privilège n’est pas dû au hasard. Il est le résultat de la fidélité dont ont fait preuve Tsadok et ses fils au temps où ils exerçaient la sacrificature, à l’inverse d’autres qui se sont montrés traîtres, tels Abiathar qui embrassa le parti d’Adonija contre David : Ezéchiel 48,11 ; 1 Rois 1,7. Fidèle à David, le roi choisi par Dieu, Tsadok fut aussi celui qui, en son temps, oignit Salomon comme roi : 1 Rois 1,34. La distinction de Tsadok et l’élévation de sa lignée témoigne du fait que notre obéissance à Dieu n’est jamais vaine. Au jour choisi par Dieu, le Seigneur lui-même saura la valoriser en donnant à ses fidèles la grâce de jouir de prérogatives qui seront refusées à d’autres.

Le second élément que fait ressortir la description que fait Ezéchiel de l’exercice de la sacrificature est que celle-ci est amputée, au regard de celle du passé, de la fonction de grand-prêtre. Le grand-prêtre est Jésus lui-même qui, dans le ciel, se tient dans la présence de Dieu pour son peuple : Hébreux 4,14. Il est aujourd’hui et pour toujours assis à la droite de la majesté divine : Hébreux 8,1. Pour se faire, il a traversé pour nous le tabernacle plus grand et plus parfait qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création : Hébreux 9,11. L’absence de souverain sacrificateur dans le dernier temple confirme le fait que celui-ci n’existe une fois de plus que de manière temporaire. Le culte rendu en ce temp est un savant mélange de judaïsme et de christianisme. Les éléments vétérotestamentaires que l’on y retrouve n’ont pas pour objet d’annoncer, mais de rappeler ce que Christ est et a fait pour nous. Ceux qui manquent (le voile, le souverain sacrificateur) sont là pour dire qu’en Christ tout est accompli. « Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair, et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure : Hébreux 10,19 à 22. »

V 15 à 20 : le mur d’enceinte

Suite à la visite du temple et de ses annexes, le guide d’Ezéchiel le conduit au-dehors pour mesurer l’enceinte du lieu. Celle-ci formait un carré dont chaque côté mesurait 1 km ½ . Tous les commentateurs du livre sont unanimes pour dire qu’une telle surface dépasse les dimensions du mont Morija où se trouve l’emplacement du temple actuel. Est-ce à dire pour autant que la vision d’Ezéchiel nous rapporte des mesures symboliques ? Nous ne devons pas aller trop vite dans cette affirmation. La 1ère chose qu’Ezéchiel révèle dans son livre est que le temple futur ne se situera plus dans la ville, mais à quelque distance. La ville et le temple seront séparés par une portion qui sera destinée aux habitations des Lévites : Ezéchiel 45,1 à 8. D’autre part, il nous faut considérer le fait que ce n’est pas parce qu’une chose n’est pas possible aujourd’hui qu’elle ne peut l’être demain. Penser ainsi, c’est dénier à Dieu sa toute-puissance et le confiner à l’existant. Or, l’Ecriture mentionne à plusieurs reprises que les bouleversements liés à la venue du Messie affecteront profondément la géographie de la terre sainte. « L’Eternel paraîtra, et il combattra ces nations, comme il combat au jour de la bataille. Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l’orient ; la montagne des oliviers se fendra par le milieu, à l’orient et à l’occident, et il se formera une très grande vallée : une moitié de la montagne reculera vers le septentrion, et une moitié vers le midi… Tout le pays deviendra comme la plaine, de Guéba à Rimmon, au midi de Jérusalem ; et Jérusalem sera élevée et restera à sa place, depuis la porte de Benjamin jusqu’au lieu de la première porte, jusqu’à la porte des angles, et depuis la tour de Hananeel jusqu’aux pressoirs du roi : Zacharie 14,3-4.10. » Plutôt que de douter, il nous faut prêter foi à la Parole qui nous est donnée. L’histoire d’Israël, depuis le début, repose sur l’impossible : la naissance d’Isaac, la sortie d’Egypte, le passage de la Mer rouge, la chute de Jéricho… Elle se terminera de la même façon qu’elle a commencé, en témoignage à la puissance de Dieu, dont l’une des vertus principales et d’appeler les choses qui ne sont pas comme si elles étaient : Romains 4,17.

Quelle est la fonction du mur d’enceinte qui entoure le temple et ses parvis ? Comme tous les autres, ce mur a valeur de séparation. Il est érigé, dit Ezéchiel, pour servir de frontière entre le saint (le lieu où se trouve le temple) et le profane (le reste du monde). Le mur franchi, on entre dans un lieu sacré, le lieu de la présence de Dieu. Ici, seules les personnes habilitées à s’y trouver peuvent s’y tenir. Aucune des activités qui s’y pratiquent n’est neutre. Toutes sont en lien direct avec le culte, la sainteté, le sacrifice qui rend possible la communion entre Dieu et les siens. Le lieu saint sera le phare qui éclairera les nations et attirera les peuples vers la montagne de l’Eternel : Esaïe 2,2 à 5. « Tous les survivants de toutes les nations venues attaquer Jérusalem, dit Zacharie, y monteront chaque année pour adorer le roi, l’Eternel, le maître de l’univers, et pour célébrer la fête des tentes : Zacharie 14,16. » « Tes portes, dit Esaïe en parlant de Jérusalem, seront constamment ouvertes, elles ne seront fermées ni le jour ni la nuit pour laisser entrer chez toi les ressources des nations, ainsi que leurs rois en cortège : Esaïe 60,11. » Que Dieu fasse bientôt rayonner sa gloire sur Jérusalem !


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