V 1 à 14 :
visite des dépendances
Après le temple, le guide
d’Ezéchiel poursuit sa visite par les dépendances qui jouxtent le temple.
Echelonnées sur trois étages de largeur différente, réparties en cellules, les
salles qui composent les dépendances servent de « réfectoire » pour
les prêtres. C’est là qu’ils mangent la part des offrandes très saintes qui
leur revient parmi tout ce qui est apporté par les croyants dans le temple.
Tout le temps de leur service, les prêtres sont habillés d’une manière adéquate
à leur fonction. Ce n’est que lorsqu’ils quittent le lieu saint pour
s’approcher du peuple qu’ils se dépouillent de leurs vêtements sacerdotaux pour
en revêtir d’autres. Ils laissent alors leurs vêtements de service dans les
dépendances conçues à cet effet.
Deux faits notoires sont à
relever au sujet des prêtres. Le premier est qu’Ezéchiel désigne nommément qui,
parmi les Lévites, occupera au temps de la royauté de Christ sur terre la
fonction de prêtres. Ce sont, dit-il, les descendants de Tsadok : Ezéchiel 40,46. Ce privilège n’est pas dû au hasard.
Il est le résultat de la fidélité dont ont fait preuve Tsadok et ses fils au
temps où ils exerçaient la sacrificature, à l’inverse d’autres qui se sont montrés
traîtres, tels Abiathar qui embrassa le parti d’Adonija contre David : Ezéchiel 48,11 ; 1 Rois 1,7. Fidèle à David, le
roi choisi par Dieu, Tsadok fut aussi celui qui, en son temps, oignit Salomon
comme roi : 1 Rois 1,34. La distinction de
Tsadok et l’élévation de sa lignée témoigne du fait que notre obéissance à Dieu
n’est jamais vaine. Au jour choisi par Dieu, le Seigneur lui-même saura la valoriser
en donnant à ses fidèles la grâce de jouir de prérogatives qui seront refusées
à d’autres.
Le second élément que fait
ressortir la description que fait Ezéchiel de l’exercice de la sacrificature
est que celle-ci est amputée, au regard de celle du passé, de la fonction de
grand-prêtre. Le grand-prêtre est Jésus lui-même qui, dans le ciel, se tient
dans la présence de Dieu pour son peuple : Hébreux
4,14. Il est aujourd’hui et pour toujours assis à la droite de la
majesté divine : Hébreux 8,1. Pour se faire,
il a traversé pour nous le tabernacle plus grand et plus parfait qui n’est pas
construit de main d’homme, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création : Hébreux 9,11. L’absence de souverain sacrificateur
dans le dernier temple confirme le fait que celui-ci n’existe une fois de plus
que de manière temporaire. Le culte rendu en ce temp est un savant mélange de
judaïsme et de christianisme. Les éléments vétérotestamentaires que l’on y
retrouve n’ont pas pour objet d’annoncer, mais de rappeler ce que Christ est et
a fait pour nous. Ceux qui manquent (le voile, le souverain sacrificateur) sont
là pour dire qu’en Christ tout est accompli. « Ainsi donc, frères,
puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le
sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au
travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair, et puisque nous avons un souverain
sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur
sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise
conscience, et le corps lavé d’une eau pure : Hébreux
10,19 à 22. »
V 15 à 20 :
le mur d’enceinte
Suite à la visite du temple et de
ses annexes, le guide d’Ezéchiel le conduit au-dehors pour mesurer l’enceinte
du lieu. Celle-ci formait un carré dont chaque côté mesurait 1 km ½ . Tous les
commentateurs du livre sont unanimes pour dire qu’une telle surface dépasse les
dimensions du mont Morija où se trouve l’emplacement du temple actuel. Est-ce à
dire pour autant que la vision d’Ezéchiel nous rapporte des mesures
symboliques ? Nous ne devons pas aller trop vite dans cette affirmation. La
1ère chose qu’Ezéchiel révèle dans son livre est que le temple futur
ne se situera plus dans la ville, mais à quelque distance. La ville et le
temple seront séparés par une portion qui sera destinée aux habitations des
Lévites : Ezéchiel 45,1 à 8. D’autre part,
il nous faut considérer le fait que ce n’est pas parce qu’une chose n’est pas
possible aujourd’hui qu’elle ne peut l’être demain. Penser ainsi, c’est dénier
à Dieu sa toute-puissance et le confiner à l’existant. Or, l’Ecriture mentionne
à plusieurs reprises que les bouleversements liés à la venue du Messie affecteront
profondément la géographie de la terre sainte. « L’Eternel paraîtra, et
il combattra ces nations, comme il combat au jour de la bataille. Ses pieds se
poseront en ce jour sur la montagne des oliviers, qui est vis-à-vis de
Jérusalem, du côté de l’orient ; la montagne des oliviers se fendra par le
milieu, à l’orient et à l’occident, et il se formera une très grande
vallée : une moitié de la montagne reculera vers le septentrion, et une
moitié vers le midi… Tout le pays deviendra comme la plaine, de Guéba à Rimmon,
au midi de Jérusalem ; et Jérusalem sera élevée et restera à sa place, depuis
la porte de Benjamin jusqu’au lieu de la première porte, jusqu’à la porte des
angles, et depuis la tour de Hananeel jusqu’aux pressoirs du roi : Zacharie 14,3-4.10. » Plutôt que de douter,
il nous faut prêter foi à la Parole qui nous est donnée. L’histoire d’Israël,
depuis le début, repose sur l’impossible : la naissance d’Isaac, la sortie
d’Egypte, le passage de la Mer rouge, la chute de Jéricho… Elle se terminera de
la même façon qu’elle a commencé, en témoignage à la puissance de Dieu, dont
l’une des vertus principales et d’appeler les choses qui ne sont pas comme si
elles étaient : Romains 4,17.
Quelle est la fonction du mur
d’enceinte qui entoure le temple et ses parvis ? Comme tous les autres, ce
mur a valeur de séparation. Il est érigé, dit Ezéchiel, pour servir de
frontière entre le saint (le lieu où se trouve le temple) et le profane (le
reste du monde). Le mur franchi, on entre dans un lieu sacré, le lieu de la
présence de Dieu. Ici, seules les personnes habilitées à s’y trouver peuvent
s’y tenir. Aucune des activités qui s’y pratiquent n’est neutre. Toutes sont en
lien direct avec le culte, la sainteté, le sacrifice qui rend possible la
communion entre Dieu et les siens. Le lieu saint sera le phare qui éclairera
les nations et attirera les peuples vers la montagne de l’Eternel : Esaïe 2,2 à 5. « Tous les survivants de toutes
les nations venues attaquer Jérusalem, dit Zacharie, y monteront chaque année
pour adorer le roi, l’Eternel, le maître de l’univers, et pour célébrer la fête
des tentes : Zacharie 14,16. »
« Tes portes, dit Esaïe en parlant de Jérusalem, seront constamment
ouvertes, elles ne seront fermées ni le jour ni la nuit pour laisser entrer
chez toi les ressources des nations, ainsi que leurs rois en cortège : Esaïe 60,11. » Que Dieu fasse bientôt
rayonner sa gloire sur Jérusalem !
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