vendredi 31 juillet 2020

EZECHIEL 20

Reconnu comme prophète de l’Eternel, Ezéchiel reçoit la visite des anciens de la communauté d’Israël en vue d’une consultation de leur Dieu. Que veulent-ils connaître de sa part ? Quelles inquiétudes les portent à entreprendre cette démarche ? Nous ne le saurons pas. D’entrée de jeu, Ezéchiel leur fait valoir la réponse de Dieu à leur souhait. Elle est un fin de non-recevoir. Pour autant, le refus net et catégorique de Dieu d’entrer en discussion avec les anciens d’Israël n’équivaut pas à un silence. Dieu a, au contraire, beaucoup de choses à leur dire. Les anciens d’Israël présents devant le prophète ne sont pas les représentants de leur propre personne, ni même de leur génération. Ils sont les successeurs de ceux qui, depuis des siècles, les ont précédés. Peut-être sont-ils préoccupés de connaître ce qui va se passer pour eux en leur temps. Mais ce n’est pas sous cet angle que Dieu les considère. Dieu ne peut leur parler d’avenir sans que le passé, qui les a conduits dans la situation dans laquelle ils sont, soit réglé. Puisqu’ils sont venus consulter Dieu, que les anciens d’Israël se taisent et écoutent ! Qu’ils entendent ce que Dieu a à reprocher au peuple dont ils sont les mandataires ! Aux yeux de Dieu, l’avenir, pour exister, ne peut faire fi d’un passé fait de dettes accumulées. C’est à la miséricorde et à la patience infinies de Dieu qu’Israël doit sa survie jusque-là. Avant de parler d’espérance, un inventaire chronologique précis, détaillé doit être fait des contentieux qui pourrissent la relation du peuple de Dieu avec son Dieu. C’est à cela qu’Ezéchiel, conduit par l’Eternel, va ici se donner.

V 5 à 9 : le temps d’Israël en Egypte

C’est à l’Eternel seul qu’Israël doit son élection en tant que peuple choisi entre tous pour être son peuple. Cet engagement unilatéral, pris par Dieu au temps d’Abraham, incluait non seulement les pères, mais tous les descendants de la famille de Jacob. Mis à part par Dieu, Israël ne doit son existence et sa particularité qu’à la révélation dont il a été l’objet dès sa naissance. La foi d’Israël est la foi reçue par ses pères le jour où Dieu s’est fait connaître à eux et les a appelés. Le Dieu d’Israël a pour nom le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Peuple mis à part, Israël a vécu longtemps sans terre. Dès l’origine cependant, la promesse d’un pays fut incluse dans l’appel adressé à Abraham : Genèse 12,2 ; 17,8. Exilé en Egypte, les fils d’Israël se sont multipliés, formant un peuple nombreux. Etrangers sur la terre du Pharaon, ils étaient appelés à vivre dans l’espérance de la réalisation des promesses de Dieu pour eux.

Ce ne fut pas le cas. Lisant le début de l’Exode, nous courrons le risque de ne garder du séjour d’Israël en Egypte que le rude joug de l’esclavage auquel il a été astreint. L’inventaire de Dieu témoigne d’autre chose. Il rend compte ici déjà de l’infidélité des Israélites à l’égard de leur Dieu. Séduits par les idoles de l’Egypte, les Israélites se sont mis à imiter les abominations commises dans le pays. Si leur libération du joug pesant du Pharaon se produisit, elle ne fut due qu’à la grâce de Dieu et à sa fidélité au engagements pris au temps des pères. Dieu a agi ici en faveur d’Israël, non pas à cause de lui, mais en raison de sa gloire et de sa réputation parmi les nations, liées désormais au devenir de son peuple.

Ce premier point évoqué nous met en garde contre le danger, dans notre lecture de la Parole de Dieu et de l’histoire, du révisionnisme. Parce que nous sommes pécheurs, nous avons tendance à nous présenter face à Dieu comme des victimes de qui il a eu pitié. Là n’est pas la vérité. Nous sommes d’abominables rebelles qui méritaient la juste condamnation de Dieu, et qu’il a sauvé par pure grâce. Oui ! Nous étions esclaves, asservis au joug de Satan, notre Pharaon. Mais nous n’étions pas innocents du malheur qui était le nôtre. Si nous n’en sommes pas convaincus, la suite de l’inventaire dressé ici par Dieu nous en convaincra.

V 10 à 20 : dans le désert

Nul doute que le désert dans lequel Dieu conduit Israël dès sa sortie d’Egypte n’est pas le cadre rêvé pour goûter à la liberté dans laquelle il vient d’entrer. Mais ne considérer que cette réalité, c’est faire abstraction de tout ce que Dieu a donné comme preuves de sa bonté envers son peuple. La sortie d’Israël d’Egypte nous est présentée dans toute l’Ecriture comme l’événement fondateur de la nation hébraïque. Elle fut marquée par des prodiges d’une telle puissance qu’aucun récit n’en rapporte d’identique pour aucun peuple : Deutéronome 4,34. L’entêtement du Pharaon suivi des 10 plaies qui l’obligent à céder à la volonté de Dieu, le passage de la mer Rouge qui assure le salut d’Israël et provoque la destruction de l’armée égyptienne, démontrent à Israël et aux peuples environnants qui est le Dieu qui a fait alliance avec lui. La manifestation de la puissance de Dieu n’est pas l’unique révélation donnée à Israël. Dans le désert, il reçut également du haut du Sinaï ses bonnes lois, ses règles et ses commandements par lesquelles l’homme vit s’il les met en pratique. L’épître aux hébreux et le récit de l’Exode nous rapportent la frayeur que connut le peuple à la vue des terribles phénomènes qui se produisirent à ce moment : Exode 19,16 à 23 ; Hébreux 12,18 à 21. Par la loi, Dieu concrétisa une nouvelle fois l’alliance par laquelle il s’unit à son peuple, alliance qu’il confirme par le don du sabbat. Ainsi, même si le désert est devant eux, les Israélites ont reçu avant d’y entrer maintes preuves de l’engagement de leur Dieu à assurer leur salut et leur bonheur.

Toutes ces marques d’attention de Dieu envers son peuple ne suffisent malheureusement pas à l’attacher à lui. Né rebelle, Israël le reste tout au long de sa marche dans le désert. Non seulement le peuple doute et murmure contre son Dieu à chaque difficulté, mais il ne garde pas les préceptes recommandés par la loi. Il s’adonne, comme il en avait coutume à l’idolâtrie. « M’avez-vous offert des victimes et des sacrifices pendant 40 ans au désert, communauté d’Israël, questionne Dieu des siècles plus tard ? Vous avez porté la tente de Moloc et l’étoile de votre dieu Remphan, ces images que vous avez faites pour les adorer : Amos 5,25-26 ; Actes 7,42 et 43. » Ont-ils respecté le sabbat que Dieu leur a donné comme un jour à part lui étant consacré ? L’épisode de la manne y répond : Exode 16,27 à 29. Le récit de l’Exode témoigne qu’à de multiples reprises Dieu aurait pu abandonner son peuple et le livrer à sa colère pour qu’il périsse dans le désert. Mais, à cause de son nom, il ne le fait pas. Dieu a promis de conduire Israël dans un pays d’abondance où il aura à portée de main tout ce dont il a besoin pour vivre. Il se doit de le faire. Dieu a engagé sa réputation auprès des autres nations en l’arrachant de l’Egypte. Il ne peut le délaisser en cours de route. Dieu laissera la génération sortie d’Egypte périr dans le désert, mais renouvellera sa promesse à leurs fils, les incitant à se désolidariser de l’attitude rebelle de leurs pères. La suite montre si les espoirs de Dieu seront déçus ou récompensés.

La traversée du désert est riche d’enseignements pour nous. Elle nous rappelle qu’aucun miracle extérieur produit par Dieu n’a le pouvoir de changer la nature intérieure de l’homme. Les Israélites du temps de Jésus virent des prodiges inouïs s’opérer sous leurs yeux. Pour autant, la plupart restèrent incrédules, allant même jusqu’à réclamer la mort du Messie que Dieu leur avait envoyé. « Il faut que vous naissiez de nouveau, assure Jésus à Nicodème, un chef des Juifs : Jean 3,7. » Il y a là une nécessité que toutes les pérégrinations d’Israël dans le désert attestent.

V 21 à 26 : les fils des pères de la nation

On pourrait croire que, témoins du jugement dont ont été l’objet leurs pères incrédules, les fils de la 1ère génération sortie d’Egypte, en prennent acte. Il n’en fut rien. Dans le désert, les fils reproduisirent les mêmes comportements que leurs pères. Non seulement ils ne respectent pas les règles que leur prescrit la loi de leur Dieu, mais ils commettent sous ses yeux des abominations plus grandes encore que celles de leurs pères, allant jusqu’à offrir en sacrifice leurs propres enfants à ce qu’ils croient être Dieu. Ici, témoin d’un tel extrême, la question se pose : comment le peuple de Dieu peut-il être à ce point mystifié qu’il ne voit pas le caractère monstrueux de ses actes ? Comment un peuple qui a connu Dieu en arrive-t-il à déformer le sens de ses paroles au point de faire le contraire de ce qu’il ordonne, tout en croyant lui obéir ?

La réponse nous est donnée par Paul dans le Nouveau Testament. L’égarement dans lequel peut tomber un peuple, ou des membres de celui-ci, n’est jamais le fait du hasard. Il est le résultat du refus persistant d’entendre et de pratiquer la vérité connue et révélée. La connaissance de Dieu, dit Paul, est accessible par ses œuvres à toutes les créatures. Pour la nier, la plupart se sont égarés dans leurs raisonnements et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres… C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté… à leur sens réprouvé, à des passions déshonorantes, à leur intelligence déréglée… : Romains 1,21 à 30. L’égarement dans lequel tombent certains hommes n’est pas le résultat d’une simple faiblesse d’esprit. Elle est le fait d’une puissance d’erreur qui saisit l’esprit de ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité qui les aurait sauvés : 2 Thessaloniciens 2,10. Oui ! Le pire spectacle qui puisse nous être donné de voir dans ce monde ne nous est pas donné par les athées. Il est celui des extrêmes insensés dans lesquels un peuple religieux, qui refuse d’écouter Dieu, est capable d’aller.

Le récit de l’histoire d’Israël depuis sa sortie d’Egypte jusqu’à l’époque d’Ezéchiel couvre des siècles d’histoire. Mais celle-ci, au fur et à mesure de sa réalisation, n’a rien de surprenant. Sa perspective a déjà été dessiné dans le désert. Puisqu’Israël s’obstine à contredire systématiquement les attentes de Dieu à son sujet, Dieu lui-même l’avertit : la bénédiction promise, dans laquelle il veut le faire entrer, finira par lui échapper. Parce que l’Eternel s’y est engagé, Israël occupera son pays. Mais il n’y demeurera pas. Sa rébellion l’en chassera et les Juifs n’existeront plus sous la forme d’une nation, mais d’un peuple dispersé, éparpillé parmi tous les peuples. Dès le début, le peuple de Dieu est prévenu. Il ne peut subsister que dans la mesure où il obéit à son Dieu. Que la leçon que nous donne l’histoire d’Israël soit sans cesse présente devant nos yeux et gravée pour notre salut dans nos cœurs !

V 27 à 30 : les infidélités du peuple à Canaan

Comme promis, Dieu fit entrer Israël dans le pays qu’il avait préparé pour lui. A l’image des deux étapes précédentes (la sortie d’Egypte, la traversée du désert), l’entrée d’Israël dans le pays de Canaan fut l’occasion pour lui de voir se déployer la puissance de Dieu de manière extraordinaire. Le pays promis par Dieu, en effet, n’était pas vide, mais occupé par sept peuples plus puissants que lui : Deutéronome 7,1 ; Actes 13,19. Pour qu’Israël s’y installe, il n’avait pas d’autre choix que de les chasser et les détruire. Les batailles furent nombreuses. Israël apprit que pour vaincre, il ne devait pas s’appuyer sur sa force, mais sur celle de Dieu. Avec Dieu, il fit des exploits. Aucune forteresse ne fut inexpugnable, aucun peuple ne put tenir contre lui, lorsque la main de Dieu agissait pour lui. La conquête de Canaan s’acheva en quelques générations et Israël habita le bon pays que Dieu, dans sa grâce, lui avait réservé.

Au regard des actions répétées de Dieu en sa faveur depuis la sortie d’Egypte, il est légitime d’attendre d’Israël, parvenu au but, une reconnaissance marquée par le désir profond d’honorer son Sauveur. « Quand l’Eternel t’aura fait entrer dans le pays des Cananéens, des Héthiens, des Amoréens, des Héviens et des Jébusiens, qu’il a juré à tes pères de te donner, pays où coulent le lait et le miel, tu rendras ce culte à l’Eternel dans ce même mois », avait prescrit Moïse à Israël avant le passage de la Mer rouge : Exode 13,5. La vocation première d’Israël, parmi toutes les nations, était d’être le peuple qui adore et vénère le vrai Dieu. Pour se faire, des fêtes avaient été instituées rappelant les grandes délivrances de Dieu en sa faveur. Des instructions précises avaient été données à Moïse et Aaron sur la façon dont Dieu devait être servi et célébré. Mais, à l’image des générations précédentes, les fils d’Israël en Canaan se corrompirent. A la place d’adorer Dieu dans le lieu qu’il avait choisi pour y mettre son nom, les enfants d’Israël investirent tous les hauts lieux du pays pour offrir leurs sacrifices aux idoles qui, à leurs yeux, symbolisaient la fertilité et la fécondité. Ils reproduisirent dans le pays les mêmes monstruosités que leurs ancêtres idolâtres. Une nouvelle fois, l’infidélité gagna Israël qui se prostitua, dans la terre que Dieu lui avait donnée, à de multiples divinités. Aussi, interroge Dieu, est-ce le temps pour les anciens de la communauté de le consulter ? N’a-t-il pas déjà maintes fois démontré sa longanimité envers eux ? Que veulent-ils demander de plus qu’ils n’aient déjà reçu à multiples reprises ? Le temps de la patience et du dialogue est clos. Un autre est à la porte pour lequel les anciens feraient bien de se préparer.

V 32 à 38 : châtiment et purification

En conclusion du réquisitoire dressé contre Israël, l’Eternel met le doigt sur la véritable cause de sa rébellion récurrente à son égard. Par son élection, le peuple de Dieu est lié à son Dieu. L’alliance qui les unit l’un à l’autre établit entre eux des obligations. Israël est le peuple choisi de Dieu pour le révéler au monde. Il est à cet effet l’objet de sa bonté et des ses faveurs. Mais la contrepartie nécessaire à cette grâce est qu’Israël n’est pas libre de ses mouvements. Israël appartient à Dieu et, en tant que peuple, est appelé à vivre sous son gouvernement et sa loi. C’est contre cette disposition que, dans toutes les générations, les Israélites regimbent. Que Dieu soit le Dieu de leur salut et de leur délivrance, ils s’y accommodent volontiers. Mais que Dieu leur impose son autorité, ils le refusent. Ils veulent, à l’image des autres nations, choisir eux-mêmes les dieux qu’ils veulent servir. Ils récusent le fait d’avoir à rendre compte à ce Dieu qui les a rachetés.

Au regard de l’inventaire des faits, la tragédie qu’est l’histoire d’Israël depuis sa naissance tient en résumé à une seule chose : son refus d’assumer les contraintes liés à son statut de peuple élu de Dieu. Israël, qu’il le veuille ou non, est un peuple mis à part par Dieu. Sa destinée ne lui appartient pas, elle sert uniquement au dessein de Dieu. Comme il en est pour le peuple de la Nouvelle Alliance, Israël doit macher avec Dieu pour être libre. Il doit soumettre sa nature rebelle aux injonctions et à la puissance de Dieu, sans quoi il ne peut y avoir que heurts, souffrances et luttes : cf Galates 5,16 à 18. Le plan de Dieu à son égard doit s’accomplir. Il ne pourra l’être que si Israël est mâté.

Aussi Dieu annonce-t-il aux anciens de la communauté venus le consulter ce qui va se produire dans l’avenir. Malgré leur volonté d’autonomie et d’indépendance à son égard, Dieu régnera avec puissance sur eux. Il le fera dans un premier temps en exécutant à leur encontre les malédictions inhérentes à la loi. Israël veut être libre de son Dieu. Il va goûter par la dispersion parmi les peuples ce que cela signifie d’être privé de sa présence. Là, dans le désert, Dieu va les juger. Comme le berger sépare les brebis et les boucs, Dieu va faire le tri entre tous ceux qui sont issus d’Israël. Parce qu’il n’a rien appris de l’histoire, Israël va revivre l’épisode de l’exode dans le désert à une plus grande échelle. Le châtiment finira par porter son fruit. Mis sous discipline, Israël reviendra à son Dieu et renouera avec lui. La sélection opérée, seuls ceux qui seront entrés dans les liens de l’alliance retourneront dans le pays pour participer à sa reconstruction et à sa restauration finale. Les autres ne pourront vivre ni dans les pays où ils sont étrangers, ni dans leur propre terre. Ils forgeront au milieu des peuples la légende du Juif toujours errant.

Comme Israël, les rachetés de Dieu parmi les nations forment ensemble son peuple élu. L’élection est une faveur insigne. Elle nous confère un statut au devenir inimaginable. Mais elle ne peut se vivre dans la plénitude de ce qu’elle inclut que dans la mesure où elle s’accompagne d’une joyeuse soumission à la royauté de Dieu et de son Christ. Toute rébellion ne peut conduire qu’au malheur, à la souffrance et à la sévère discipline de Dieu. Que Dieu nous donne chaque jour la grâce de revenir à lui et de nous réjouir, comme la jeune mariée, des liens qui nous unissent à notre Epoux céleste.

V 39 à 44 : promesses de rétablissement

Quel avenir attend Israël ? Si c’était là la question que voulaient poser les anciens de la communauté, ils en auront, malgré le refus de l’Eternel de les entendre, la réponse. Quoi que le peuple fasse, le futur d’Israël ne dépend pas de lui. Il est entièrement suspendu à la volonté de Dieu qui, dès l’origine, a porté ses regards sur lui pour en faire son peuple. Or, lorsque Dieu décide quelque chose, rien, ni personne, pas même la résistance que lui opposent les intéressés, ne peut rendre caduque la réalisation de son projet. Ce fait est la raison première pour laquelle l’Eternel refuse d’écouter les anciens. L’œuvre de Dieu n’est et ne sera jamais la réponse consentie de Dieu aux désirs des hommes. Elle n’est pas la résultante d’un dialogue qui aboutit à un compromis entre Dieu et l’homme. L’œuvre de Dieu s’accomplit par la capacité de Dieu seul à réaliser les projets de son cœur.

Puisque le cœur du peuple n’est pas disposé à se soumettre à son autorité, Dieu ne le retient pas. Que le peuple continue à adorer ses idoles de bois et de pierre ! Cela ne gêne en rien ce qui se passera à la fin des temps. Car l’heure vient où le peuple lui-même va se prendre en dégoût pour ses turpitudes. L’heure vient, où de toutes les contrées où il avait été dispersé, le peuple de Dieu va revenir dans sa terre, sous l’effet de l’action puissante de Dieu, pour lui apporter ses offrandes et ses dons les meilleurs. L’heure vient où Israël entrera pleinement dans la vocation qui est la sienne dès l’origine : servir de support et de témoin de la gloire de Dieu parmi toutes les nations. L’heure vient où, par sa grâce insistante envers lui, Israël reconnaîtra que l’Eternel est son Dieu.

Il se peut que, dans les luttes et les combats que nous vivons dans notre chair, nous nous demandions parfois si Dieu a la capacité de mener à terme son projet avec nous. Ce chapitre y répond. En vertu de sa grâce souveraine, l’élection de Dieu est la garantie de la glorification dont elle est le but. Puisque Dieu nous a choisis par grâce pour servir à la manifestation de sa gloire, c’est sur lui seul que repose la capacité de réaliser ce qu’il a à cœur. Le combat pour nous amener à entrer dans les vues de Dieu pour nos vies peut être rude, intense. Mais la victoire finale est assurée. C’est avec la joie de tout notre cœur que, par sa grâce, nous le servirons. Cette grâce, mise en œuvre dès l’élection, possède en elle toutes les ressources dont Dieu a besoin pour arriver à ses fins. Le tableau final que nous offre l’Apocalypse, au sujet des myriades qui se tiennent devant le trône de Dieu dans l’adoration, nous en donne la garantie. Oui ! C’est bien de lui, par lui et pour lui que se font toutes choses !

Les pérégrinations d’Israël d’Abraham à Ezéchiel témoignent d’une autre nécessité : celles de la mort et de la résurrection de Jésus, le Messie. Qu’est le témoignage d’Israël pendant des siècles, sinon celui de l’incapacité de l’homme naturel de se soumettre à Dieu ? Israël ne peut subsister que par le pardon. Il ne peut vivre que par une justification qui requiert l’offrande d’un sacrifice expiatoire pour son péché. C’est ce que la mort de Jésus offre, non seulement à Israël, mais au monde entier. Israël ne peut aimer Dieu que si les dispositions fondamentales de son cœur sont changées. Il ne peut être saint que si l’Esprit de Dieu lui-même l’habite. C’est ce que la résurrection de Jésus permet pour lui comme pour nous. Au terme de cet inventaire douloureux, nous ne pouvons que louer Dieu qui, par sa grâce, finit toujours par triompher de nous !


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