samedi 11 juillet 2020

EZECHIEL 17

Alors que jusque là l’Eternel s’est adressé à Ezéchiel par des messages, pour la 1ère fois ici et dans l’Ecriture, Il utilise l’outil de la parabole pour exprimer à Son peuple ce qu’Il veut lui communiquer. La parabole est une histoire énigmatique qui invite ceux qui l’entendent à la réflexion afin de découvrir le message qu’elle contient. Dans le cas présent, l’Eternel ne se contente pas de formuler l’énigme, Il en donne aussi l’explication. Ce sera rarement le cas pour Jésus qui utilisera de manière courante la parabole pour décrire les mystères du royaume des cieux.

La parabole des deux aigles que raconte ici Ezéchiel ne se réfère pas à des évènements lointains. Elle a pour but d’illustrer la folie du reste qui, à Jérusalem, au lieu de se satisfaire de sa situation, est entré dans la révolte contre le roi de Babylone en faisant appel à la puissance du Pharaon d’Egypte pour l’en délivrer. Les faits historiques relatifs à la parabole que Dieu donne à Ezéchiel nous sont relatés dans le livre des rois et des chroniques : 2 Rois 24,7 à 25,27 ; 2 Chroniques 36,11 à 21. Il est remarquable ici de voir à quel point le récit de la parabole se réalise dans les détails. Le premier aigle venu pour arracher la cime du cèdre du Liban et l’emporter dans son pays est Nebucadnetsar. La haute branche de l’arbre exilée est le roi Jojakin. A sa place, Nebucadnetsar va installer sur le trône de Juda Sédécias, le plant de la parabole installé dans une terre fertile. Sédécias ne va pas l’entendre de la sorte. Révolté contre le roi de Babylone qui le maintenait dans la faiblesse, il va tendre les mains vers l’Egypte pour s’affranchir de la tutelle de Nébucadnetsar. Sa tentative ne lui réussira pas. Le roi de Babylone reviendra dans le pays pour le dévaster une nouvelle fois et lui ôter ce qui reste de ses richesses et de ses trésors. La révolte de Sédécias, aux conséquences néfastes pour lui, en aura d’heureuses pour Jojakin. Revenu dans son pays, Nebucadnetsar relèvera l’ancien roi de Juda, le fera asseoir à sa table et lui donnera une place supérieure à tous les autres rois retenus avec lui à Babylone, ce que précise la fin du chapitre.

Si l’enseignement de la parabole a une portée historique, il n’est pas dénué d’enseignement spirituel. Au contraire ! Ce qui va arriver à Sédécias, installé au pouvoir par le roi de Babylone, témoigne de l’attachement que Dieu porte au respect des alliances dans lesquelles les hommes sont engagés. Car, bien que roi, Sédécias n’était pas libre de ses mouvements. Il était tenu, par les liens du contrat par lequel il avait été établi roi, à une allégeance envers le souverain de qui il dépendait pour la pérennité de son règne. Il était l’obligé de Nebucadnetsar. Il était possible que cette situation ne lui convienne pas. Mais, si c’était le cas, il aurait pu refuser la dignité royale qui lui était proposé. Aussi, dans sa révolte, ce n’est pas Sédécias que l’Eternel soutient, mais Nebucadnetsar. Notons ici que si l’aspiration de Sédécias est de se débarrasser du joug babylonien, il ne peut prétendre le faire au nom de la liberté d’Israël. Car c’est sous le joug de l’Egypte qu’il se place pour se libérer de celui de Nebucadnetsar. Cette réalité témoigne du fait que, hors du joug du Seigneur sur nos vies, il nous est impossible de vivre dans un état de liberté totale. Que ce soit d’une manière ou d’une autre, nous serons asservis. La plus belle servitude que nous puissions connaître est celle qui nous place dans la dépendance de notre Dieu.

Or l’alliance dans laquelle nous sommes entrés avec Dieu en Christ, nous sommes redevables devant Dieu de nos engagements dans les alliances qui nous lient aux hommes. Celles-ci sont multiples. Elles touchent à notre relation conjugale (l’alliance du mariage : Proverbes 2,17), le contrat qui nous lie à notre employeur, la redevabilité que nous avons d’aimer et de servir nos frères et sœurs dans l’Eglise… Ne pensons pas que, si nous faisons défaut à nos engagements, nous nous en tirerons sans dommage. Dieu nous demandera compte de toute parole et tout engagement que nous n’avons pas tenu. Béni sois-tu, ô Dieu, pour la fidélité constante dont Tu fais preuve dans l’alliance que Tu as contractée en Christ avec nous !


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