mardi 16 juin 2020

EZECHIEL 15

C’est dans les psaumes que l’on trouve la première allusion au sujet d’Israël comme à une vigne que l’Eternel a planté : Psaume 80,8 et 14. Tout l’intérêt que porte le vigneron à la vigne tient uniquement à une seule chose : le fruit qu’elle produit. Ce qui fait la valeur de la vigne n’est pas la majesté de son tronc, sa taille, le caractère malléable de son bois. Au contraire, mis à part le fait qu’il est le porteur du raisin qu’il produit, le bois de la vigne est parmi tous les bois le moins utile. C’est un bois méprisable qui, à cause de son aspect, ne peut servir ni à la menuiserie, ni à la fabrication d’objets utiles à la vie courante. Entre tous, il est celui dont il est préférable de se débarrasser en le jetant au feu. Au moins, en brûlant, peut-il servir à quelque chose !

Si l’Eternel a porté son choix sur Israël pour en faire Son peuple, celui-ci ne doit jamais oublier que ce n’est pas en vertu de sa qualité propre qu’Il l’a fait. Le but de Dieu en faisant d’Israël Sa vigne était le fruit qu’Il escomptait qu’elle produise. Au moment de la récolte, la déception de Dieu a été à la hauteur de l’attente. « Pourquoi, interroge l’Eternel, quand J’ai espéré que ma vigne produirait de bons fruits, en a-t-elle produit de mauvais ? : Esaïe 5,4. » Que peut faire l’Eternel avec Sa vigne si la seule chose qui lui donne de la valeur et qui ait un intérêt pour lui, manque ? Si certains arbres ne remplissent pas leur fonction première, leur bois fait qu’ils peuvent servir à d’autres usages. Ils n’ont pas donné le fruit attendu, mais le propriétaire n’a pas tout perdu avec eux. Il a pu en tirer un avantage moindre que ce qu’il espérait, mais bénéfique tout de même. Pour la vigne, rien de tel. Une vigne qui ne produit pas de raisins ne vaut pas mieux que du sel lorsqu’il a perdu sa saveur : Il n’est plus bon, dit Jésus, qu’à être jeté dehors et piétiné par les hommes : Matthieu 5,13. » Il en sera de même, dit Ezéchiel, au sujet des habitants de Jérusalem. Devenus inutiles pour Dieu, incapables de produire le fruit pour lequel ils ont été élus, ils ne sont bons que pour le feu et la destruction.

Parce qu’Israël a été une vigne décevante, l’Evangile nous dit que l’Eternel, le vigneron, s’est choisi un autre cep : Jésus. Il est, Lui, le vrai cep, Celui qui, parce qu’il répond pleinement au but pour lequel il a été planté, satisfait le vigneron : Jean 15,1. Par Jésus, le fruit que le Père espérait voir se produire, est là. Jésus est, en tant que cep, Celui qui fait toute la joie et le plaisir du Père. Aucun des fruits qu’Il porte n’est décevant, avarié. Tous enchantent le fin palais du vigneron qui ne se satisfait que de l’excellence. Jésus énonce, dans la parabole de la vigne qu’Il utilise pour parler de Sa mission, plusieurs vérités fondamentales sur la fonction de chacun en vue de la réalisation du projet de Dieu :

1.        Le Père est le vigneron. Il est le propriétaire de la vigne : Jean 15,1. La vigne n’existe que pour servir à Son projet. Ce projet se résume en une seule phrase : porter du fruit. Le fruit est l’unique but poursuivi par le Père, le sujet unique de Son désir à propos de la vigne qu’Il a planté. 

2.       Jésus est le cep : Jean 15,1. C’est en Lui que se trouve la sève de vie par laquelle le fruit naît et mûrit. En-dehors de Jésus, il n’y a rien dans ce monde qui soit en mesure le produire le fruit excellent qui fait le désir du Père.

3.       La vigne ne se limite pas au cep. Elle est faite du cep et des sarments qui lui sont reliés. Le sarment est la branche sur laquelle le fruit pousse. Le sarment ne peut porter de fruit que s’il est attaché au cep et reçoit de lui la vie. Le sarments représentent les disciples de Jésus, ceux qui revendiquent une relation personnelle avec Lui : Jean 15,5. Le disciple de Jésus, en tant que sarment, doit se souvenir constamment qu’il ne peut produire aucun fruit par lui-même. Le fruit que porte le sarment ne peut que résulter de son union, de son attachement, de sa connexion avec le cep.

4.       Le sarment qui ne porte pas de fruit perd son inutilité. Comme l’Israël ancien, il n’est bon qu’à être retiré du cep et jeté pour être brûlé : Jean 15,2 et 6. La seule chose qui ait de la valeur dans la vie d’un disciple de Jésus est le fruit qu’il porte, cette vie, ce caractère qui portent la marque de ceux de Jésus.

5.       Le vigneron porte un regard attentif à l’état de sa vigne. Constamment, il y travaille pour l’amener à porter un fruit de plus en plus meilleur et excellent. Ses soins attentifs se portent sur les sarments. Il ôte ceux qui ne portent pas de fruit et taille, émonde ceux qui en produisent déjà pour qu’ils en donnent encore plus : Jean 15,2. L’émondage auquel se donne le vigneron ne poursuit qu’un seul but : ôter du sarment tout ce qui accapare la vie qui circule en lui inutilement et limite la production du fruit. La vie que le sarment reçoit du cep doit servir à la formation et la maturation du fruit. Toute autre utilisation est gâchis, une dérivation vers un but qui n’est pas celui du vigneron.

 En tant que disciple de Jésus, nous devons être attentifs à ce qui s’est produit pour Israël. « Si Dieu, dit Paul, n’a pas épargné les branches naturelles, Il ne t’épargnera pas non plus : Romains 11,21. » L’apôtre s’adresse ici aux païens entrés par la foi en Christ dans l’alliance de Dieu. Que, par Ta grâce, ô Dieu, je sois prêt en ce jour à me laisser émonder par Toi pour que je puisse porter un fruit de qualité toujours plus excellente pour Ton plaisir et Ta gloire !


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