vendredi 22 mai 2020

EZECHIEL 9

V 1 à 7 : 7 envoyés

L’Eternel ayant rendu Ezéchiel témoin des pratiques abominables qui se faisaient dans le temple, l’heure est venue d’appliquer la sentence de jugement qui convient à la situation. C’est par le messager céleste qui a transporté le prophète en vision à Jérusalem que l’ordre est donné aux exécuteurs de la menace divine d’approcher. Ezéchiel voit alors 6 hommes venir de l’entrée supérieure du temple, côté nord. Equipés d’une arme faite pour tuer, tout indique dans leur apparence qu’ils ne sont pas là pour faire la paix. Dieu serait-il encore Dieu, s’il ne faisait que menacer sans jamais sévir ? Sa sainteté et sa justice ne réclament-elles pas, pour l’honneur de son nom, qu’il tienne sa parole ? Autant les promesses de sa bouche sont fiables, autant ses avertissements le sont ! Les moqueurs du chapitre précédent, qui pensaient que Dieu ne les voit pas : Ezéchiel 8,12, l’apprendront à leurs dépens. Dieu a tout vu, tout entendu. Il a été témoin de tout ce qui s’est fait dans le secret dans sa maison. Le temps de la grâce est passé, celui de la colère arrive.

Au temps de la guerre contre les Albigeois, au début du XIIIème siècle ap. J-C, le comte de Montfort aurait déclaré à son armée devant Béziers : « Tuez-les tous ! Dieu reconnaîtra les siens ! » Il signifiait par là que peu importe qui se trouvait dans la ville : catholiques ou albigeois, ses soldats devaient trucider tout le monde. Dieu n’est pas le comte de Montfort. A l’heure du jugement, il sait qui, parmi la foule qui est l’objet de son courroux, lui est fidèle et pas. Même si la grand majorité des Judéens lui est rebelle, il existe au milieu d’eux un reste qui se lamente et pleure, comme Loth à Sodome : 2 Pierre 2,8, sur le péché de son entourage. Il n’est pas question pour Dieu de faire subir aux justes le sort des méchants. Au milieu des 6 hommes venus pour détruire, Ezéchiel en voit un 7ème habillé de lin. Le fin lin, dit Jean dans l’Apocalypse, ce sont les œuvres justes des saints : Apocalypse 19,8. Avant que ses compagnons ne fassent leur œuvre inouïe, Dieu donne l’ordre à l’homme vêtu de lin équipé d’un écritoire, de passer au milieu de la ville pour marquer au front tous les justes. De manière évidente, l’homme les connaît. Il possède sur lui la liste de leurs noms. Ce sont tous ceux qui portent en eux la signature de la vie divine.

Avant que l’homme habillé de lin ne fasse son œuvre, Ezéchiel assiste à un spectacle solennel. La gloire de l’Eternel qui se tenait entre les chérubins dans le lieu très saint, s’élève et sort du temple. Jusque-là, Dieu avait supporté les abominations qui se commettaient dans sa maison. C’en est fini ! Dieu quitte sa demeure, le lieu de sa présence. La rupture, le divorce entre lui et le reste de son peuple en Juda est consommé. Les justes mis à part, les 6 hommes envoyés pour détruire reçoivent l’ordre de suivre l’homme vêtu de lin et de ne pas faire de quartier. Vieillards, hommes, femmes, enfants, jeunes gens, tous doivent être tués sans pitié. La tuerie doit se faire dans la ville, mais aussi dans le temple. Aussi prestigieux a-t-il été, il n’est plus la maison de Dieu, mais une coquille vide. Dieu n’y étant plus, le sang versé dans ses murs n’a plus rien de sacrilège.

L’Ecriture révèle que le même scénario que celui auquel Ezéchiel a assisté se produira à la fin des temps. La colère dont Dieu fera preuve au jour où il détruira ce monde ne sera ni unilatérale, ni arbitraire. Elle sera le salaire que Dieu paiera à ceux qui n’ont fait aucun cas de lui et de Christ. « Le Seigneur Jésus, dit Paul, apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance au milieu d’une flamme de feu pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ : 2 Thessaloniciens 2,7-8. » En même temps, il mettra hors de portée de son jugement tous ceux qui sont scellés de son Esprit, gage de leur rédemption : Ephésiens 1,13. Personne, dans la période finale de l’histoire, n’échappera au fait d’être marqué. Les uns le seront par la marque de la bête : Apocalypse 13,16, les autres par le sceau de Dieu : Apocalypse 7,3-4 ; 14,1. La question est de savoir quelle signature nous porterons à ce moment-là !

V 8 à 11 : prière d’Ezéchiel

A la vue du spectacle effroyable qui s’offre à lui, Ezéchiel ne peut s’empêcher de supplier Dieu pour son peuple. Dieu va-t-il vraiment rayer de la carte Israël ? Jérusalem, la ville de sa demeure, va-t-elle être détruite. Ezéchiel, avant que le jugement ne se produise, n’a fait preuve d’aucune faiblesse. Il a pleinement justifié par ses messages ce qui allait arriver. Mais face à la réalité, son cœur d’homme s’émeut. La prière d’Ezéchiel ne pourra attendrir le cœur de Dieu. La faute de Juda est trop gigantesque, le mal est trop profond en lui, pour que la pays ne jouisse d’un sursis. Leur mépris à l’égard de Dieu a dépassé les bornes. Il faut que les Judéens soient punis de la sorte pour qu’ils reviennent à la raison.

Serviteur de Dieu fidèle, Ezéchiel est aussi un homme. Le cœur qui bat dans sa poitrine est un cœur d’homme. A la vue de personnes qui souffrent, il ressent la douleur comme si lui-même passait par là. Ezéchiel partage avec le Seigneur Jésus une forme de double identité. Il est à la fois le porte-parole de Dieu et un sacrificateur qui plaide pour les coupables. Il est ce que chaque enfant de Dieu est aussi dans ce monde. Le chapitre se termine par le retour du scribe qui atteste avoir fait son travail. Les dés désormais sont jetés. Une nouvelle étape, celle de l’exil, commence pour le peuple de Dieu.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire