vendredi 22 mai 2020

EZECHIEL 10

V 1 et 2 : nouvelle vision de la gloire de Dieu

Après sa visite dans le temple, Ezéchiel est au bénéfice d’une nouvelle vision de la gloire de Dieu. Proche de la 1ère, elle diffère d’elle par quelques détails. Nous apprenons que les êtres vivants de la 1ère vision sont en fait des chérubins. Les chérubins apparaissent dès le début de la Bible. Après qu’Adam et Eve aient péché, ce sont eux, armés de la flamme de l’épée tournoyante qui interdisent l’accès à l’arbre de vie à nos premiers parents : Genèse 3,24. Les chérubins figurent ensuite sur le couvercle de l’arche de l’alliance du tabernacle construit par Moïse : Exode 25,20. Par cet emplacement précis, Dieu voulait figurer que, dans les cieux, il siège au milieu des chérubins : 2 Samuel 6,2 ; Psaume 80,1 ; 99,1. Il est à noter qu’aucun autre chapitre de la Bible ne parle autant des chérubins que celui qui nous préoccupe. La mention des chérubins en relation avec le départ de la gloire de Dieu du temple indique que leur fonction principale est d’être les porteurs de cette gloire.

La seconde vision que reçoit Ezéchiel suit dans sa description l’ordre inverse de la 1ère. Dans la 1ère, le prophète est parti du créé pour aller vers l’incréé. Il a d’abord vu un feu, puis des êtres vivants pour finir par le trône de Dieu. Ici, Ezéchiel voit en premier le trône. C’est de lui que part l’ordre donné à l’homme revêtu de lin de se remplir les mains de charbons ardents pris entre les chérubins pour les jeter sur la ville. La première vision préparait la seconde. Maintenant qu’Ezéchiel a vu la gloire de Dieu, il n’a plus besoin d’une révélation progressive pour la découvrir. Il assiste aux préparatifs de son départ du temple qui se couple à la destruction de la ville qui l’abritait.

V 3 à 8 : la gloire dans le temple

Alors que le temps du départ approche, Ezéchiel voit la gloire de Dieu s’élever au-dessus des chérubins pour se diriger vers le seuil du temple. Pour la dernière fois, celui-ci est illuminé par la gloire. Le départ de la gloire souligne une fois de plus quelle est la raison d’être du temple. Maison de Dieu, il était le lieu de sa présence. Mis à part le fait d’être un peuple choisi, Israël se distinguait dès sa naissance des autres nations par le fait que Dieu habitait en son sein, au milieu de lui. C’était là le but de son élection : être le peuple au milieu duquel la gloire de Dieu se manifeste. Par la désertion divine du temple, Israël sombre dans le néant. Il n’est plus qu’une ruine qui témoigne d’un passé glorieux, mais révolu.

Ayant reçu l’ordre de Dieu de se munir du feu qui allait embraser la ville, l’homme vêtu de lin s’exécute. Il se dirige près d’une roue de l’un des chérubins qui, d’une main, saisit le feu qui se situe entre ses compagnons pour le lui donner. Symbole de la justice de Dieu, l’homme vêtu de lin est celui qui sauve les fidèles de Dieu et condamne les rebelles. Le Jésus qui, dans l’Apocalypse, se porte garant des élus est aussi celui qui ouvre les sceaux qui précipitent le jugement de Dieu sur le monde : Apocalypse 6,1.

V 9 à 22 : départ des chérubins

Le déplacement des chérubins suit le processus décrit dans la 1ère vision. La décision prise de la direction à prendre, les roues, semblables à des tourbillons, suivent les créatures là où elles vont. Ezéchiel assiste à l’envol de la gloire de Dieu au-dessus des chérubins. Pour la première fois, la maison de Dieu est laissée déserte. L’opération se renouvellera malheureusement une seconde fois au temps du rejet de Jésus par sa génération incrédule : Matthieu 23,37-39. Il n’y aura, certes, en ce temps, ni vision de chérubin, ni voix telle celle du Dieu Tout-Puissant. Mais la réalité sera la même. Abandonnée de Dieu, le temple et la ville ne survivront pas. Une génération plus tard, les armées romaines les détruiront eux aussi par le feu.

« L’historien Flavius Josèphe évoque un bruit semblable à celui d’une grande foule provenant de l’intérieur du sanctuaire et annonçant le départ de la présence divine… Quant à 2 Baruc, un texte apocalyptique juif de peu postérieur à 70 apr. J-C., il relate une vision : un ange de l’Eternel descend dans le lieu très saint et en retire le mobilier sacré. Une voix proclame alors : « Entrez, ennemis, venez, adversaires ! Car il est parti, celui qui gardait la maison ! »[1]

Nous devons nous souvenir que, lorsqu’il débute, le jugement commence toujours par la maison de Dieu : 1 Pierre 4,17. Aussi, ne devrions-nous pas nous étonner que l’Eglise de Jésus-Christ passe par des temps difficiles. Par la fournaise qu’elle traverse, Dieu la purifie : 1 Pierre 4,12-13. Le feu par lequel elle passe ne vise pas sa destruction, mais son épuration. Le péché et la honte qui se trouvent en elle ne peuvent hériter du royaume de Dieu. Christ s’est donné à l’Eglise, dit Paul, pour la faire paraître devant lui glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable : Ephésiens 5,27. Dieu connaît ce qui se cache derrière la façade du temple et qui salit son nom. Prenons comme une preuve d’amour de sa part l’œuvre qu’il fait pour nous émonder en vue d’un fruit abondant à sa gloire !

 

[1] La Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques : page 1171

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